Trudeau Pierre Elliott life and biography

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Trudeau Pierre Elliott biography

Date of birth : 1919-10-18
Date of death : 2000-09-28
Birthplace : Montréal, Canada
Nationality : Canadienne
Category : Politics
Last modified : 2010-06-04
Credited as : Homme politique, ,

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Joseph Philippe Pierre Yves Elliott Trudeau, plus connu sous le nom de Pierre Elliott Trudeau (18 octobre 1919 à Montréal - 28 septembre 2000 dans la même ville), était un homme politique canadien. Il exerça les fonctions de premier ministre du Canada à deux reprises : du 20 avril 1968 au 3 juin 1979, puis du 3 mars 1980 au 30 juin 1984.

Pierre Elliott Trudeau est né à Montréal d’un entrepreneur canadien français, Charles-Émile Trudeau, et d’une dame de la bourgeoisie canadienne anglaise, Grace Elliott.

Aîné d’une famille de trois enfants, Trudeau naquit peu de temps après que son père eut fondé l’Automobile Owner’s Association: ce n’est donc pas dans l’opulence, mais dans les tensions financières et la crainte de voir la compagnie sombrer dans la faillite qu’il vécut les premières années de sa vie.

Il fait ses études primaires à l’académie Querbes, puis au Collège Jean-de-Brébeuf pour ses
études secondaires. Durant ces années, le réseau de stations-service de son père prospéra jusqu’à ce qu’il le vende pour la somme d'un million de dollars à l’Imperial Oil. À partir de ce moment, les Trudeau purent vivre dans un confort financier certain.


En avril 1935, Charles-Émile Trudeau décéda à l’âge de 47 ans, suite à une pneumonie. Pierre, alors âgé de 15 ans, en fut profondément bouleversé. Il adopta alors un comportement outrancier, insolent, provoquant et imprévisible avec ses amis, sans doute pour masquer son désarroi.

Avec sa famille, il resta l’adolescent poli et discret qu’il avait toujours été. Comme pour se détacher de son père, il délaissa les activités populaires qu’il pratiquait plus jeune pour se lancer dans des cours de diction et des sports solitaires.

À la sortie de Brébeuf, il s’inscrivit à la faculté de droit de l’Université de Montréal. Malheureusement, il trouva les cours ennuyeux et inutiles, ce qui le conduisit à dire que l’étude du droit au Québec dans les années 40 ne menait qu’à « une vie minable parmi des gens incapables d’aligner deux idées ». Il finit toutefois ses cours et entreprit de pratiquer le droit comme stagiaire. Il se serait alors joint à la société secrète des Frères chasseurs.

Son désintérêt de la profession d'avocat conjugué au climat social déplaisant qui régnait à cette époque au Québec (c’était la Seconde Guerre mondiale et la crise de la conscription) l’amenèrent à quitter le Canada en septembre 1944.

Alors âgé de 24 ans, Trudeau décida de faire une maîtrise en économie politique à l’Université Harvard au Massachusetts. Après la guerre, il s’inscrivit à l’École libre des sciences politiques de Paris. Après une année, déçu de la qualité des cours qui ne valaient pas ceux d’Harvard, il alla en Angleterre étudier à la London School of Economics.

Il y suivit les cours du haut dirigeant du Parti travailliste anglais, Harold Lasky, et devint grâce à ce professeur un fervent partisan des idées socialistes. Puis, ne trouvant toujours pas sa place dans la société, il entreprit un voyage autour du monde durant lequel il traversa notamment la Chine à vélo.

Trudeau revint au Québec en 1949. Maurice Duplessis était alors Premier ministre du Québec et la province s’industrialisait en dépendant des investissements américains. À son retour, une grève illégale éclata à Asbestos (les mineurs de l’amiante exigeaient de meilleures conditions de travail) et Trudeau décida d’accompagner Gérard Pelletier, son ami qui se rendait à Asbestos pour suivre les événements pour le compte du journal Le Devoir.

Très rapidement, Pierre prit parti pour les manifestants par des discours virulents qui attirèrent l’attention du chef syndical Jean Marchand et lui valurent d’être brièvement détenu par la police locale. Puis, sa passion pour la politique le conduisit à postuler pour un poste de fonctionnaire à Ottawa, poste qu’il obtint, devenant ainsi fonctionnaire attaché au conseil privé pendant un an (jusqu’en 1951).

Duplessis meurt et, le 22 juin 1960, les libéraux provinciaux de Jean Lesage prennent le pouvoir. Trudeau devint alors professeur de droit constitutionnel mais, très vite, il se lance en politique en se présentant comme candidat libéral.

Aux élections de 1965, il fut élu député de Mont-Royal. Pearson (le premier ministre canadien à l’époque) le choisit alors pour être son secrétaire parlementaire. En 1967, il devint, toujours sous Pearson, ministre de la Justice. En décembre, il déposa un projet de loi légalisant l’avortement, le divorce et l’homosexualité.

En conférence de presse, il prononça, pour justifier son point de vue, une citation qui restera célèbre : « L’État n’a rien à faire dans les chambres à coucher de la nation ». En 1967, Pearson organisa une conférence constitutionnelle des premiers ministres où Trudeau, en tant que ministre fédéral de la Justice, domina largement les débats, ce qui accrût sa popularité.

Lorsque Pearson prit sa retraite quelques semaines plus tard, Trudeau remporta, bien que difficilement (au 4e tour contre Robert Winters), la course à la chefferie du Parti libéral du Canada, devenant par le fait même le quinzième premier ministre du Canada.

Dès qu’il fut élu premier ministre, Trudeau s’appliqua à faire du Canada un véritable pays pluraliste où différents groupes ethniques pourraient vivre en harmonie. Un des gestes notoires qu’il fit dans cette direction fut d’adopter la loi sur les langues officielles, officialisant par le fait même le caractère bilingue du Canada en obligeant les institutions fédérales à offrir des services en anglais et en français à la grandeur du pays et en créant le poste de commissaire aux langues officielles.

Malgré les efforts des libéraux fédéraux pour transformer le Canada en véritable fédération multiethnique ,les Québécois commencèrent à revendiquer l’indépendance de leur province. Les plus extrémistes formèrent le Front de Libération du Québec (FLQ), un réseau extrémiste promouvant la souveraineté québécoise par des actes radicaux.

En octobre 1970, des membres du FLQ enlevèrent le diplomate britannique James Richard Cross et le ministre provincial du travail, Pierre Laporte. Ils sont responsables de la mort de Pierre Laporte survenue pendant sa détention. Ils confectionnèrent aussi des bombes artisanales qu’ils déposèrent dans des boîtes aux lettres de quartiers anglophones de Montréal, visant ainsi un symbole très fédéraliste, la poste.

À la demande du Premier ministre du Québec, Robert Bourassa et du maire de Montréal, Jean Drapeau, Trudeau prit alors la décision d'appliquer la controversée loi sur les mesures de guerre, permettant ainsi à l’armée, par la suspension des droits civils, de patrouiller dans les rues, d’imposer un couvre-feu, d’arrêter des personnes sans mandat et de les emprisonner. Ces mesures sévères furent contestées et jugées non nécessaires par la majorité des Québécois.

Un des adversaires les plus déterminés de Trudeau a sans aucun doute été René Lévesque. Ancien ministre libéral provincial, il fonda le Parti québécois avec lequel il remporta les élections de 1976. Le Parti québécois étant d’allégeance souverainiste, plusieurs escarmouches se déroulèrent entre les deux hommes lors des conférences fédérales-provinciales. René Lévesque instaura la loi 101, proclamant par le fait même le français seule langue officielle au Québec.

Le véritable affrontement arriva avec l’annonce du référendum sur la souveraineté association. Le 1er novembre 1979, le gouvernement péquiste publia son livre blanc, véritable plate-forme référendaire, et annonça la tenue d’un référendum imminent.

Claude Ryan, alors chef de l’Opposition officielle à Québec et chef du Parti libéral provincial, conclut alors avec Lévesque que le fédéral ne devrait pas intervenir dans la campagne et que Ryan serait donc le chef du Non. Malheureusement, plutôt que de se préparer sérieusement, les libéraux provinciaux composèrent un document nommé Une nouvelle fédération canadienne sur lequel ils voulaient se baser pour la campagne référendaire.

Le Parti libéral du Québec fit donc piètre figure dans les débats parlementaires. Lorsque la campagne officielle commença, la victoire du Oui semblait assurée.

Les libéraux fédéraux, face à l’incompétence de Ryan, convinrent qu’ils devaient agir. Trudeau discuta longuement avec Ryan et le convainquit d’oublier son livre beige (surnom donné au document Une nouvelle fédération canadienne). Puis, il nomma Jean Chrétien, alors ministre de la Justice, responsable du référendum.

Ce dernier créa une équipe de gestion de crise installée au Bureau des relations fédérales provinciales (BRFP). Graduellement, Chrétien prit le contrôle du camp du Non. La contre-attaque fédérale pouvait commencer.

Une longue campagne de porte à porte et de discours passionnés débuta alors. Le camp du Non avait l’avantage de pouvoir compter sur les premiers ministres des provinces anglophones, qui affirmèrent un à un qu’il n’était pas question que leur province ait une quelconque association économique (comme le suggérait Lévesque) avec un Québec indépendant : on le considèrerait comme un pays étranger.

Les ministres fédéraux intervinrent aussi illégalement pendant la campagne en faveur du Non. Trudeau fit son dernier discours sur le référendum le 14 mai au centre Paul Sauvé.

Il défendit passionnément le fédéralisme canadien, accusant Lévesque de tromper les souverainistes et d’être illogique. Puis il se défendit de l’insulte que ce dernier lui avait adressée six jours plus tôt :

Trudeau conclut en annonçant qu’au lendemain de la victoire du Non, il s’engagerait à renouveler la constitution, à faire de réels changements.

Le 20 mai 1980, s’est déroulé le référendum. 60 % des Québécois ont voté Non et 40 % Oui. Trudeau respecta sa promesse de renouveller la fédération. Toutefois, il ne tint pas compte des aspirations des Québécois.

Le 21 mai 1980, Trudeau déclara à la Chambre des communes qu’il allait rapatrier et renouveler la constitution canadienne, l'A.A.N.B. Le soir même, Jean Chrétien s’envola vers les capitales provinciales pour sonder l’avis des provinces.

Trudeau quitte officiellement la politique le 30 juin 1984. Il retourne ainsi à Montréal, sa ville natale, et se consacre à la pratique du droit pour diverses compagnies privées. De plus, il voyage un peu partout dans le monde, tel qu'il le fit toute sa vie.

En 1987, lorsque le Premier ministre du Canada, Brian Mulroney, présente aux Canadiens l'Accord constitutionnel du lac Meech, Trudeau reprend la parole sur la place publique. Il critique avec véhémence cet accord qui, selon lui, « rendrait le Canada complètement impotent ». Il en fera de même lors du référendum sur l'Accord constitutionnel de Charlottetown, en 1992.

Pierre Elliott Trudeau demeurera cependant absent lors du second référendum sur l'indépendance du Québec tenu le 30 octobre 1995.

Pierre Elliott Trudeau est mort le 28 septembre 2000. Ses funérailles nationales ont eu lieu en la Basilique Notre-Dame de Montréal, le 3 octobre.

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