Philippe Pétain biography
Date of birth : 1856-04-24
Date of death : 1951-07-23
Birthplace : Cauchy-à-la-Tour, France
Nationality : Française
Category : Historian personalities
Last modified : 2010-05-18
Credited as : Maréchal de France , ,
0 votes so far
Né le 24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour dans le Pas-de-Calais, il meurt le 23 juillet 1951 à Port-Joinville durant son internement sur l'île d'Yeu en Vendée, où il est inhumé.
Comme chef militaire, le maréchal Pétain est généralement considéré comme le vainqueur de Verdun. Comme chef de l'État, son nom est associé à l'armistice de juin 1940 et au régime de Vichy qui a collaboré avec l'Allemagne nazie.
À partir de 1876, il est élève à École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il y entre parmi les derniers (403° sur 412) et en sort en milieu de classement (229° sur 336). Il est affecté à différentes garnisons, mais ne participe à aucune des campagnes coloniales.
En 1901, il occupe un poste de professeur adjoint à l'École de Guerre où il se distingue par des idées tactiques originales qui déplaisent à Foch.
Il y retourne de 1904 à 1907 puis de 1908 à 1911 en tant que titulaire de la chaire de tactique de l'infanterie.
Le 20 octobre 1912, il est le premier chef d'unité, à Arras, de celui qui deviendra le général de Gaulle, alors sous-lieutenant.
À 58 ans, en juillet 1914, le colonel Philippe Pétain s'apprêtait à prendre sa retraite après une carrière relativement médiocre, le ministre de la Guerre ayant refusé sa nomination au grade de général.
Dès le début de la Première guerre mondiale, à la tête d'une brigade d'infanterie, il se distingue en Belgique. Nommé général de corps d'armée, il réalise des actions d'éclat tout en se montrant soucieux d'épargner la vie de ses hommes dont il gagne le cur.
En février 1916, c'est lui qui commande les troupes françaises à Verdun et son charisme n'est pas étranger à l'issue victorieuse du combat, même si la ténacité de ses troupes, comme, par exemple, celle du commandant Raynal au Fort de Vaux, en a été le facteur décisif.
Comprenant la valeur de l'aviation dans les combats, il crée en mars 1916 la première division de chasse aérienne pour dégager le ciel au dessus de Verdun. Désormais, aux yeux de tous il est le « vainqueur de Verdun » même si cette appellation sera surtout exploitée plus tard, sous le régime de Vichy.
En 1917, le général Nivelle prend la tête des armées françaises, alors que Joffre n'était que le chef du front du Nord-Est.
Le général Pétain est nommé chef d'état-major général, poste spécialement créé pour lui. Il s'oppose à Nivelle, apparemment peu économe du sang de ses hommes, contraste avec le pragmatisme de Pétain.
Cela aboutit à la bataille du Chemin des Dames, à la mi-avril 1917 : 100 000 hommes hors de combat du côté français en une semaine. Bien que les Français aient tenu, le mécontentement gronde, provoquant des mutineries dans de nombreuses unités.
Nivelle est renvoyé et Pétain se trouve être l'homme providentiel pour lui succéder et ramener la confiance des troupes en améliorant les conditions de vie des soldats, en mettant fin aux offensives mal préparées et en faisant condamner les mutins, dont seule une petite minorité fut fusillée malgré les exigences des hommes politiques.
En octobre 1917, il prend le Chemin des Dames aux Allemands, par des offensives ne gaspillant pas la vie des soldats et toutes victorieuses.
Au début de 1918, il est à l'origine du retour de Foch, qui avait été renvoyé avec Nivelle. Il est désormais à l'origine de la coordination de toutes les troupes alliées, dont Foch est le chef suprême.
En octobre 1918, il prépare une grande offensive qui aurait mené les troupes franco-américaines jusqu'en Allemagne. Prévue à partir du 13 novembre, elle n'a pas lieu puisque, contre son avis, Foch et Clemenceau ont accepté l'armistice demandé par les Allemands.
Après la victoire, Pétain est élevé à la dignité de maréchal de France le 19 novembre 1918. Il reçoit à Metz son bâton de maréchal le 8 décembre 1918.
En 1919, Pétain est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Le 14 septembre 1920, agé de 64 ans, il épouse civilement Eugénie Hardon, qu'il avait précédemment demandée en mariage en 1901, mais dont il n'eut pas de descendance.
En 1925-1926, des troupes françaises sous le commandement de Pétain, en campagne avec une armée espagnole (250 000 hommes au total), mènent une campagne contre les forces d'Abd el-Krim, chef de l'éphémère République du Rif, au Maroc; les forces franco-espagnoles sont victorieuses, grâce en partie à l'emploi des armes chimiques.
Le 20 juin 1929, il est élu à l'unanimité membre de l'Académie française, au 18e fauteuil, où il succède au maréchal Foch.
Le 9 février 1934, il est nommé ministre de la Guerre dans le gouvernement Doumergue, fonction qu'il occupe jusqu'au renversement du cabinet le 8 décembre 1934. Il jouit alors d'une très grande popularité (en témoigne en 1935, la célèbre campagne lancée par Gustave Hervé intitulée « C'est Pétain qu'il nous faut »).
Alors que Hitler commence à réarmer l'Allemagne, la France réduit son budget militaire. Cette courte expérience ministérielle le brouille avec le parlementarisme et le conduit à refuser toutes les sollicitations ultérieures.
Il préside par la suite le Conseil supérieur de la Guerre, où il laisse prévaloir la politique de guerre défensive et rejette les propositions de guerre offensive telles que celles du colonel de Gaulle préconisant la concentration de chars dans des divisions blindées.
Le 2 mars 1939, Pétain est nommé ambassadeur de France en Espagne. Le 20 mars 1939, il présente ses lettres de créance au général Franco, chef de l'État espagnol, résidant alors à Burgos.
Le 17 mai 1940, Pétain est nommé vice-président du Conseil dans le gouvernement de Paul Reynaud. Franco lui avait conseillé de ne pas accepter d'apporter sa caution à ce gouvernement.
Le 14 juin 1940, Paris est occupé par l'armée allemande. Le gouvernement, le président de la République et les Assemblées sont alors réfugiés à Bordeaux.
Dès son arrivée au gouvernement, Pétain se fait un des avocats les plus constants de l'armistice auprès du président du Conseil Paul Reynaud. Ainsi, il met plusieurs fois sa démission dans la balance et déclare qu'il n'est aucunement question pour lui de quitter la France pour poursuivre la lutte.
Le 16 juin 1940, Paul Reynaud présente la démission du gouvernement et suggère, suivi en cela par les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, de confier la présidence du Conseil au Maréchal Pétain, choix aussitôt approuvé par le Président de la République Albert Lebrun .
Le 10 juillet, une loi, dite "constitutionnelle", votée par les deux Chambres (569 voix pour, 80 contre) réunies en Assemblée nationale au casino de Vichy donne tous les pouvoirs au maréchal Pétain avec pour mission la promulgation d'une nouvelle Constitution. Celle-ci ne verra jamais le jour. De sorte que l'État français allait rester durant toute sa durée un État provisoire.
Jouant à fond sur la réputation de « vainqueur de Verdun », le régime exploite le prestige du Maréchal et diffuse un culte de la personnalité omniprésent : les photos du Maréchal figurent dans les vitrines de tous les magasins, sur les murs des cités, dans toutes les administrations, ainsi que dans tous les locaux scolaires et ceux des organisations de jeunesse.
Les libertés publiques sont suspendues tout comme les partis politiques, alors que les syndicats sont unifiés dans une organisation corporatiste du travail. Des juridictions d'exception sont mises en place.
Instaurant un régime contre-révolutionnaire, le régime de Vichy veut réaliser une « Révolution Nationale ». Sa devise est « Travail, Famille, Patrie ». Dans l'optique de la restauration de la France, le régime de Vichy crée très tôt, sous la direction du général de La Porte du Theil, des camps de formation qui deviendront plus tard les Chantiers de la jeunesse française.
Parallèlement au développement d'un pouvoir centralisé, le maréchal se consacre au « relèvement de la France » : rapatriement des réfugiés, démobilisation, ravitaillement, maintien de l'ordre, et maintien de l'unité nationale. Il se porte garant du respect par l'Allemagne des conventions d'armistice.
Le régime du maréchal Pétain prend plusieurs mesures comme la création d'un ministère de la Reconstruction, l'unification du permis de construire, ou une politique familiale. D'autres dispositions, plus modestes, sont adoptées : interdiction de fumer dans les salles de spectacle, institution de la fête des mères.
En octobre 1940 et sans demande particulière de la part des Allemands, des lois d'exclusion contre les francs-maçons et les juifs sont promulguées .
Ces textes discriminatoires, adoptés à la hâte en octobre 1940 sont durcis en 1941 : ils excluent ainsi les Français de « race juive » (déterminée par la religion des parents) de la plupart des fonctions et activités publiques. Bien qu'un quota soit fixé pour le nombre d'étudiants juifs admissibles à l'Université, la réticence de plusieurs universitaires permet de limiter les exclusions.
Le période de l'Armistice voit aussi la création de la « Légion française des combattants » (LFC), à laquelle sont ensuite agrégés les « Amis de la Légion » et les « Cadets de la Légion » : fondée par Xavier Vallat le 29 août 1940 et présidée par le maréchal Pétain. Pour Vichy, elle doit servir de fer de lance de la Révolution Nationale et du régime.
Au sein de cette légion se constitue un Service d'ordre légionnaire (SOL) qui s'engage immédiatement dans la voie du collaborationisme.
Commandé par Joseph Darnand, héros de la Première Guerre mondiale et de la campagne de 1940, cet organisme devient en janvier 1943 la « Milice française ».
A la fin de la guerre, alors que Vichy est devenu un régime fantoche aux ordres des Allemands, une partie de la Milice (qui compte au maximum 30 000 hommes), participe activement à la lutte contre la Résistance, avec les encouragements publics du Maréchal Pétain comme de Pierre Laval, son président officiel. Pétain attend le 6 août 1944 pour les désavouer dans une note à Darnand, trop tardivement pour que ce dernier soit dupe.
Sur le plan de la politique extérieure, Pétain, après avoir affecté pendant trois mois de rester neutre dans le conflit en cours entre l'Axe et la Grande-Bretagne, engage officiellement, par son discours radio-diffusé du 30 octobre 1940, le régime de Vichy dans la « Collaboration suite à l'entrevue de Montoire du 24 octobre 1940, durant laquelle il rencontra Hitler.
Cette collaboration d'État entraîne plusieurs conséquences. Le maréchal s'interdit de protester (au moins publiquement) contre les exactions de l'occupant et de ses auxiliaires français ou contre l'annexion de fait, contraire à la convention d'armistice, de l'Alsace et de la Moselle ; il ne manque pas de dénoncer "les crimes terroristes" de la Résistance ou les bombardements alliés sur les objectifs civils ; il encourage les membres de la Légion des Volontaires Français qui combattent en URSS sous l'uniforme allemand.
Lorsque les Alliés débarquent en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, Pétain donne officiellement l'ordre de les combattre à ses généraux d'Algérie et du Maroc, qui livrent 3 jours de combats sanglants aux Anglo-Saxons. En revanche, il s'oppose à l'introduction en zone Sud du port obligatoire de l'étoile jaune comme aux projets de retirer la nationalité française aux juifs récemment naturalisés.
Pétain perd beaucoup de la popularité dont il jouissait depuis 1940 et la Résistance s'intensifie malgré le durcissement de la répression..
Le 20 août 1944, le Maréchal est emmené contre son gré à Sigmaringen en Allemagne, où s'étaient réfugiés les dignitaires de son régime. Plutôt que de démissionner, il entretient dans une lettre aux Français la fiction selon laquelle "je suis et demeure moralement votre chef".
Le 24 avril 1945 il décide de rejoindre la frontière suisse puis se rend aux autorités françaises le 26 avril.
Le procès du maréchal Pétain débute le 23 juillet 1945 devant la Haute Cour de Justice. Défendu par Jacques Isorni, Philippe Pétain déclare le premier jour qu'il avait toujours été un allié caché du Général de Gaulle et qu'il n'était responsable que devant la France et les Français qui l'avaient désigné et non devant la Haute Cour de Justice.
Le procès s'achève le 15 août 1945 à l'aube : la cour le déclare coupable, notamment, d'intelligence avec l'ennemi et de haute trahison. Elle le condamne à mort, à la dégradation nationale et à la confiscation de ses biens, assortissant toutefois ces condamnations du vu de non-exécution de la sentence de mort, en raison de son grand âge.
Le général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République, commue la sentence de mort en peine de réclusion à perpétuité. Compte tenu de la peine de dégradation nationale, le maréchal Pétain est exclu de l'Académie française.
Le maréchal Pétain est interné au fort du Portalet, dans les Pyrénées, du 15 août au 16 novembre 1945, puis transféré au Fort de la Citadelle, sur l'île d'Yeu (Vendée). Son épouse, installée à son tour dans l'ile, bénéficie d'un droit de visite quotidien.
La santé du Maréchal Pétain décline à partir du début de l'année 1951, les moments de lucidité devenant de plus en plus rares. Eu égard à cette situation, le Conseil supérieur de la Magistrature, présidé par Vincent Auriol, président de la République, en vue d'adoucir une fin prévisible, autorise le 8 juin 1951 l'« élargissement » du prisonnier et son assignation à résidence « dans un établissement hospitalier ou tout autre lieu pouvant avoir ce caractère ».
Le transfert dans une maison privée de Port-Joinville a lieu le 29 juin 1951, où le Maréchal meurt le 23 juillet 1951. Il est inhumé le surlendemain dans le cimetière marin de l'île d'Yeu.
Malgré sa condamnation, Philippe Pétain conserve sa dignité de Maréchal de France, laquelle figure expressément sur son acte de décès.