Oury Gérard biography
Date of birth : 1919-04-29
Date of death : 2006-07-20
Birthplace : Paris, France
Nationality : Française
Category : Arts and Entertainment
Last modified : 2010-06-15
Credited as : Acteur réalisateur et scénariste, ,
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Fils d'un violoniste dorigine juive et russe, Serge Tannenbaum, et de Marcelle Houry, journaliste critique d'art à Paris-Soir, résidant rue de la Tour, à Paris, il mène une scolarité sans histoire au lycée Janson-de-Sailly.
Il y côtoie François Périer, Jean Dutourd, Maurice Siegel. À 17 ans, il suit les cours de René Simon, puis il entre au Conservatoire en 1938, aux côtés de Bernard Blier et François Périer, dans la classe de Mme Dussane. Pensionnaire de la Comédie-Française en 1939, il obtient son premier rôle que lui confie Edouard Bourdet dans Britannicus, en remplacement d'un acteur mobilisé.
En 1940, il fuit la France avec sa compagne comédienne, Jacqueline Roman (élue Miss Exposition en 1937), d'abord en zone libre, puis à Marseille, à Monaco et enfin à Genève afin d'échapper aux mesures antijuives ayant cours en France occupée.
En 1942, il ne reconnaît pas sa fille unique : la réalisatrice Danièle Thompson, pour lui éviter ce statut. À Marseille, il participe aux émissions de théâtre de la radio nationale, repliée sur place.
À nouveau évincé pour les mêmes raisons, il est remarqué par Paul Olivier, l'agent de Raimu, qui l'engage dans une revue avec Alibert, Raimu et Rellys. Raimu le prend un temps sous son aile. C'est aussi à cette époque, en zone libre, qu'il fait ses premiers pas au cinéma, en tant qu'acteur, dans Les Petits riens et dans Médecin des neiges (1942), de Marcel Ichac.
Après la Seconde Guerre mondiale, il revient en France, retrouve la Comédie Française, s'y bat même avec Robert Hirsch. Il joue au théâtre (notamment Les Vivants d'Henri Troyat, au Vieux Colombier en 1945), et quelques seconds rôles au cinéma (Antoine et Antoinette, de Jacques Becker, en 1948).
Il boucle ses fins de mois avec les toiles que lui remettait Raoul Dufy, un des amis artistes de sa mère, qui l'avait initié à l'art. On le verra aussi dans La Belle que voilà (1949) de Jean-Paul Le Chanois. C'est dans ce film, dont le scénario est de Françoise Giroud, qu'il embrasse pour la première fois Michèle Morgan, dans une scène tournée dans un ascenseur.
Un baiser de cinéma qui n'enflamme pas l'actrice. Dans Le Passe-Muraille, il reçoit des claques de la part de Bourvil, « le meilleur homme qu'il m'ait été donné de connaître », disait-il. On le voit encore dans La Nuit est mon royaume (1951) de Georges Lacombe, La Fille du fleuve (1954) de Mario Soldati, La Meilleure part (1955) d'Yves Allégret ou encore Le Dos au mur (1958) d'Édouard Molinaro.
En 1958, il s'essaie au scénario dans Le Miroir à deux faces, coécrit avec André Cayatte. C'est à cette occasion qu'il va séduire Michèle Morgan.
Gérard Oury réalise son premier film, La Main chaude, en 1959. C'est l'histoire d'une riche veuve qui prête 100 000 francs à Lécuyer (interprété par Alfred Adam) pour qu'il envoie son fils à la campagne.
Il se met en scène dans un rôle de docteur dans La Menace. Le film a pour interprètes principaux Robert Hossein et Marie-José Nat.
Gérard Oury rencontre le succès en 1962 avec Le crime ne paie pas, qui réunit un casting d'exception, avec entre autre Michèle Morgan et Louis de Funès. Ce film se déroule en 4 sketches, inspirés des célèbres bandes dessinées verticales de Paul Gordeaux du journal France Soir.
Le comédien Louis de Funès qui tournait dans l'un de ces sketches déclare à Oury: « Quant à toi, tu es un auteur comique, et tu ne parviendras à t'exprimer vraiment que lorsque tu auras admis cette vérité-là. » Le réalisateur suit cette suggestion et prépare une comédie, Le Corniaud, qui deviendra l'un des plus grands films à succès en France.
Gérard Oury écrit avec André Tabet et Georges Tabet l'histoire d'Antoine Maréchal (Bourvil), un honnête commerçant utilisé par Saroyan (Louis de Funès) un trafiquant, pour emmener de Naples à Bordeaux une Cadillac remplie d'héroïne. Le tournage se déroule en France à Paris et en Italie à Rome et Naples en 1964. L'année suivante Le Corniaud est le plus gros succès du box-office avec près de 12 millions de spectateurs.
Gérard Oury renouvelle l'expérience avec La Grande Vadrouille, toujours écrit avec André Tabet et Georges Tabet, avec le tandem Bourvil / De Funès. Le réalisateur écrit le scénario avec sa fille Danièle Thompson qui fait ses débuts comme scénariste. Par la suite, elle coécrira tous les films de son père jusqu'à Vanille fraise, en 1989. Elle réalisera son premier film, La Bûche, en 1999.
Le film est un succès phénoménal et historique! Avec 17 267 000 spectateurs, La Grande vadrouille , sorti en décembre 1966, a longtemps été le numéro 1 du box-office français. Il faudra attendre 1998, et les 20 millions d'entrées de Titanic, de James Cameron, pour que le record soit battu.
Le film de Gérard Oury est resté le plus gros succès public de l'histoire du cinéma français pendant plus de 40 ans, jusqu'en avril 2008, date à laquelle Bienvenue chez les Ch'tis de Dany Boon l'a dépassé.
En mai 1968, alors que les étudiants s'attaquaient au bitume parisien, Gérard Oury, lui, s'inquiétait de savoir s'il allait pouvoir tourner son sixième long métrage: Le Cerveau
. Sorti en France le 7 mars 1969, Le Cerveau est un carton avec plus de 5,5 millions de spectateurs ! Rien de tel aux États-Unis. Déstabilisée par l'échec de La kermesse de l'ouest, une comédie musicale avec Clint Eastwood, la Paramount sort The Brain dans une version amputée, sans y croire. C'est l'échec. Si cela n'avait pas été le cas, Gérard Oury serait parti finir sa carrière aux États-Unis.
Après le succès du Cerveau, Gérard Oury devait retrouver le tandem qui a contribué à son succès Louis de Funès / Bourvil. Mais ce dernier mourut quelques mois avant le début du tournage. En plein désarroi, De Funès et Oury envisagent de ne pas faire le film. Mais après un remaniement de scénario le rôle de Bourvil revint à Yves Montand.
Lors de sa sortie La Folie des grandeurs a été l'un des grands succès de 1971, 4e au box-office de cette année-là, après Les Aristochats, Les Bidasses en folie et Mourir d'aimer.
En 1973, Gérard Oury et Louis de Funès se retrouvent pour un dernier film Les Aventures de Rabbi Jacob. La sortie du film fut programmée pour 1972 et tomba malheureusement au même moment que la guerre du Kippour. Le caractère religieux du film provoqua plusieurs réactions inattendues et violentes.
Georges Cravenne, célèbre publiciste, fut chargé de la promotion du film. Sa femme, Danielle Cravenne, imaginait que le film était politique. Le jour de la sortie, elle détourna un avion et menaça de faire sauter l'appareil si le film n'était pas interdit.
L'avion atterrit et la jeune femme fut abattue d'une balle en pleine tête. Sa mort fut qualifiée de coup publicitaire et Gérard Oury reçut d'innombrables lettres d'insultes et de menaces : "Je ne changerais rien à ma vie, mais les jours qui suivirent je me promenais armé d'un pistolet" (G. Oury). Néanmoins, le film fut un carton, avec 7,3 millions d'entrées.
En 1976, Oury devait tourner à nouveau avec Louis de Funès dans un film intitulé Le Crocodile, avec au casting : Régine Crespin, Aldo Maccione et Charles Gérard. Mais suite aux deux attaques cardiaques consécutives de Louis de Funès, le projet est annulé, alors que Gérard Oury pense à Peter Sellers pour interpréter le rôle principal.
Deux ans après, le réalisateur tourne La Carapate. Le film est tourné 10 ans après les événements de mai 68. Lors de sa sortie, le film totalise 2,5 millions d'entrées, un gros succès mais perd de la vitesse en comparaison avec les précédents films du cinéaste.
Deux ans plus tard, Gérard Oury collabore une seconde fois avec Pierre Richard pour tourner Le Coup du parapluie. Sorti le 8 octobre 1980, Le Coup du parapluie est un succès dans la même veine que La Carapate (2,4 millions d'entrées).
En 1982, Gérard Oury exploite la fibre comique de Jean-Paul Belmondo pour la deuxième fois, avec L'As des as.
Gérard Oury décide de tourner alors avec le comique n° 1 de l'époque Coluche sur La Vengeance du serpent à plumes, tiré d'une vérité . La Vengeance du serpent à plumes n'a pas eu le succès espéré mais s'est retrouvé n° 4 au box-office de cette année-là, avec un peu plus de 2 600 000 entrées.
Gérard Oury réalise trois ans plus tard Lévy et Goliath un film dans la même veine que Rabbi Jacob, une comédie sur les juifs. Avec pourtant un excellent casting, comprenant Jean-Claude Brialy, Ticky Holgado et Robert Hossein, le film est un échec avec seulement 544 892 entrées.
Gérard Oury a publié sa première autobiographie en 1989. Intitulée Mémoire d'éléphant, ce livre est remplie d'anecdotes.
Avec un humour toujours burlesque il tourne Vanille fraise en 1989, avec Pierre Arditi et Sabine Azéma.
Gérard Oury travaille ensuite avec Christian Clavier, sur La Soif de l'or qui vient de cartonner dans Les Visiteurs.
Gérard Oury reçoit la même année, en 1993 un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Le réalisateur a offert sa récompense à Jeanne de Funès en hommage à son époux décédé 10 ans plus tôt.
Pour Fantôme avec chauffeur, réalisé en 1995, Gérard Oury réalise le duo d'acteur en confiant à Gérard Jugnot et Philippe Noiret les rôles principaux.
Le Schpountz est le dernier film de Gérard Oury. Soixante-ans après le film de Marcel Pagnol, le réalisateur a choisi Smaïn pour chausser les souliers de Fernandel dans cette nouvelle version. Sabine Azéma succède à Orane Demazis. Également de la partie, Ticky Holgado et Martin Lamotte dans le dernier film produit par Alain Poiré pour la Gaumont.
Le 11 mars 1998, Gérard Oury a été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts et reçu sous la Coupole le 1er mars 2000 par Pierre Schoendoerffer. Il a été élu dans la section des créations artistiques dans le cinéma et l'audiovisuel, au siège qu'occupait René Clément. Le cinéaste a rejoint plusieurs confrères dont Roman Polanski, installé en décembre 1999. Son fauteuil est occupé depuis 2007 par Jean-Jacques Annaud.
En mai 2001, Gérard Oury, presque aveugle mais toujours actif a publié Ma Grande Vadrouille chez Plon. Loin d'être une autobiographie, ce livre de souvenirs rassemble une série d'anecdotes et de pensées classées par ordre alphabétique. Le lecteur voit ainsi défiler des tranches de vie où apparaissent aussi bien Bourvil que le Général de Gaulle, Coluche, ou l'élue de son coeur Michèle Morgan. Toute la vie de Gérard Oury, comédien passé réalisateur avant d'être intronisé membre de l'Institut, est ainsi contenue dans un abécédaire amusant.
Le 14 mai 2001, le Festival de Cannes a rendu hommage à Gérard Oury. Le réalisateur était entouré à l'occasion de sa famille, mais aussi de Smaïn, Michel Boujenah et Jean-Paul Belmondo. Le cinéaste évoque: "Je n'ai jamais eu de film sélectionné à Cannes. Tout vient à point à qui sait attendre." Il déclare également qu'il n'y a pas de recette pour faire un film, c'est un apport d'auteurs, de techniciens.
Le vendredi 20 septembre 2002, Gérard Oury a été élevé au rang de Grand officier de l'Ordre national du mérite par Jacques Chirac, lors d'une cérémonie dans la salle des fêtes de l'Élysée à laquelle assistaient notamment Michèle Morgan et Danièle Thompson, le Président de la République a déclaré que les films du metteur en scène se distinguaient par « un comique sympathique, sans prétentions intellectuelles, fraternel et efficace », avant d'ajouter que Gérard Oury est « un comique dont la vérité est universelle comme celle de Molière ».
Cette même année, en octobre, La Grande Vadrouille a été projeté dans une version restaurée à l'Opéra de Paris en présence du réalisateur.
En pleine folie cannoise 2005, une rumeur sur un projet de remake du Corniaud courait : Benoît Poelvoorde et Jamel Debbouze avaient donné leur accord pour tourner dans le film et reprendre respectivement les rôles de Bourvil et de Louis de Funès. Mais Gérard Oury, qui a écrit et réalisé ce classique du cinéma français, a annoncé qu'il n'avait jamais donné son accord à un tel projet et que celui-ci n'était « en aucun cas à l'ordre du jour ».
Gérard Oury meurt le 20 juillet 2006 dans sa maison de Saint-Tropez, à l'âge de 87 ans. Il est enterré à Paris au cimetière du Montparnasse.
À ses funérailles, de nombreuses personnalités furent présentes : sa fille Danièle Thompson, son petit-fils Christopher Thompson, sa compagne Michèle Morgan, et de nombreux acteurs comme Anouk Aimée, Richard Anconina, Pierre Arditi, Sabine Azéma, Jean-Paul Belmondo, Michel Boujenah, Jean-Claude Brialy, Robert Hossein, Gérard Jugnot, Pierre Richard, Smaïn, Philippe Torreton, les réalisateurs Alexandre Arcady, Alain Corneau, Claude Lelouch, Claude Pinoteau, Jean-Marie Poiré, Alain Terzian, les écrivains Jorge Semprun et Marek Halter, ainsi que le Premier ministre Dominique de Villepin, le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres, l'ancien ministre Jack Lang, les journalistes Claire Chazal et Philippe Labro.