Nicolas Fouquet biography
Date of birth : 1615-01-27
Date of death : 1680-04-03
Birthplace : Paris, France
Nationality : Française
Category : Historian personalities
Last modified : 2010-07-06
Credited as : Homme d'État français, ,
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Procureur général du parlement de Paris, surintendant des finances de Louis XIV pendant la minorité de ce dernier, il devient fabuleusement riche et protège de nombreux écrivains, artistes et courtisans.
Nicolas Fouquet est le fils dun riche armateur breton qui avait été conseiller dÉtat et maître des requêtes.
Fouquet, remarqué par Richelieu, entre en tant que conseiller au parlement de Metz à lâge de seize ans. En 1635 il devient maître des requêtes : il a à vingt.
A la mort de Richelieu en 1642, il passe au service de Mazarin. Cest en 1650 quil achète la charge de procureur du roi au parlement de Paris. La protection dAnne dAutriche et de Mazarin lui vaut la charge surintendant des Finances ordinaires et extraordinaires en 1653.
A la mort de Servien, autre surintendant en place en 1659, Nicolas Fouquet devient lhomme le plus puissant de France après Mazarin.
Pour bien comprendre comment Fouquet a pu senrichir, il faut savoir que les caisses du royaume sont au plus bas (suite à la guerre de Trente Ans, contre lEspagne et à la Fronde). Les dépenses de lÉtat sont compensées par des billets assignés par un trésorier de France à lune des fonds de lEtat, par exemple une ferme.
Si ce fond savérait insolvable, le billet recevait une autre assignation et ainsi de suite. Lassignation de ce créancier se dévaluait dans des proportions importantes et ce dernier était bien content de sen séparer même en dessous de sa valeur.
Lacquéreur du billet navait plus qua le faire assigner sur un bon fond par le surintendant. Pour pouvoir bénéficier de ce service, il fallait bien sur verser des dessous-de-table qui accroissaient prodigieusement la fortune de Fouquet et encore plus celle de Mazarin.
Fouquet va aussi prêter de largent à lEtat à un taux usuraire ce qui va aussi augmenter de façon conséquente son importante fortune. Malgré tout, il ne faut pas se fier aux apparences. Cest bel et bien Fouquet qui renfloue les caisses royales. Sa signature qui est un gage de sécurité pour les investisseurs est toujours honorée. Il donne en garantie ses biens propres.
Le surintendant, aime le luxe, les oeuvres dart, le jeu et les artistes. Il est le mécène de gens tels que La Fontaine, Molière, Le Nôtre, Poussin, Puget, Le Brun. En 1641 il acquiert Vaux, 1653 les travaux de fondation du château commencent, 1656 construction du château sous la direction de Le Vau, les jardins commencent à être créés, dans leur état définitif, sous la direction dAndré Le Nôtre.
En 1661, cest la mort de lhomme fort de létat, le cardinal Mazarin. Colbert devient lhomme de confiance de Louis XIV. Mazarin naimait plus beaucoup Fouquet et ses trafics, mais il en avait besoin. Colbert lui le hait : il va tout mettre en oeuvre pour le faire tomber afin de prendre sa place. Fouquet pense devenir Premier Ministre, mais Louis XIV décide de supprimer cette fonction. Cest le début de la fin.
Colbert qui avait amassé de nombreuses notes accablant le surintendant narrête pas de rendre Fouquet responsable de tous les maux de la terre allant même jusquà laccuser de complot contre létat. Le roi est très attentif à ces propos, il veut régner sans partage. Il pense même quen accusant Fouquet toutes les « manoeuvres douteuses » de son parrain Mazarin seraient oubliées.
Louis XIV décide donc que Fouquet sera arrêté. Mais il faut attendre que le surintendant verse dans les caisse de létat largent quil a promis. Il faut aussi attendre que Fouquet vende sa charge de Procureur Général au Parlement de Paris qui le soustrait à toutes juridictions autre que celle de ses pairs.
Fouquet va commettre deux fautes qui vont précipiter son arrestation : son attitude pressante envers Mlle de La Vallière, maîtresse du roi et la fête fastueuse quil va donner à Vaux-le-Vicomte en lhonneur de Louis XIV le 17 août 1661.
La réception est somptueuse, 80 tables, 30 buffets sont dressés, 6000 assiettes et 400 plats en argent. La table du Roi est garnie dun service en or massif. Après le repas préparé par Vatel, les divertissements ont lieu dans les jardins. 1200 jets deau animent la fête ainsi que des concerts de musique, des joutes sur leau, des loteries où tous les numéros sont gagnants et une comédie jouée par Molière et sa troupe : « Les Fâcheux ». Un feu dartifice termine le tout.
Cette fête ne sera très certainement pas la cause majeure de larrestation de Fouquet, mais elle y contribuera car le roi quitte Vaux le Vicomte vexé et irrité davoir vu tant de richesses étalées par un de ses sujet. Le 5 septembre 1661, il est arrêté par les mousquetaires du sous-lieutenant Charles Batz-Castelmore, sieur dArtagnan à Nantes.
Le roi nomme une chambre spéciale composée surtout dennemis de Fouquet. Le procès va durer trois ans, Colbert et le roi vont utiliser tous les moyens possibles pour labattre : falsification de documents, corruption de juges, isolement total du prisonnier, à qui on refuse tout moyen de défense. Lopinion publique est aussi contre lui. Sa richesse, sa puissance lui ont suscité beaucoup denvieux : il passe pour être laffameur du peuple.
Fouquet se défend, conteste ses juges, fait paraître des mémoires justificatifs. Face à lacharnement du pouvoir, lopinion se retourne, et laccusé devient martyr de labsolutisme, les juges Lamoignon et dOrmesson refusent dobéir. Corneille, La Fontaine, Mme de Sévigné mettent leur plume au service de Fouquet. Le 20 décembre 1664, après des réquisitoires qui soulèvent lindignation par leur ton haineux, laccusé est condamné au bannissement perpétuel.
Louis XIV qui visait la peine de mort, use de son droit régalien pour aggraver la peine. Il transforme le bannissement en une réclusion à perpétuité. Il est conduit à la forteresse de Pignerol, enclave fortifiée française en Piémont où il survivra vingt ans.
Nicolas Fouquet a été rendu coupable davoir fait ce que tant dautres avaient fait avant lui. Il fut le dernier surintendant des Finances de la monarchie ; en labattant, Louis XIV affirmait la puissance du roi face aux grands seigneurs.