Mauriac François biography
Date of birth : 1885-10-11
Date of death : 1970-09-01
Birthplace : Bordeaux, France
Nationality : Française
Category : Famous Figures
Last modified : 2010-06-11
Credited as : Ecrivain, lauréat du prix Nobel de littérature (1952),
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François Charles Mauriac, né le 11 octobre 1885 à Bordeaux et mort le 1er septembre 1970 à Paris, est un écrivain français ; lauréat du Grand Prix du roman de l'Académie française (1926) ; membre de l'Académie française (1933) ; lauréat du prix Nobel de littérature (1952) ; reçu la Grand-croix de la Légion d'honneur (1958).
Orphelin de père dès l'âge de deux ans et demi, François Mauriac fait ses études auprès des marianistes de l'institution Sainte-Marie Grand-Lebrun à Caudéran. Outre les divers logements que la famille occupera à Bordeaux, son adolescence est marquée par plusieurs lieux girondins qui tous marqueront profondément son uvre : les Landes de Gascogne autour de Langon, Verdelais et Saint-Symphorien, bourgs dominés par la bourgeoisie viticole ou ayant fait fortune dans l'exploitation forestière, aux climats lourds de secrets étouffés qu'il peindra dans la plupart de ses romans.
Il étudie la littérature à la faculté de Bordeaux, sous la direction de Fortunat Strowsky. Il a alors pour condisciple Jean de la Ville de Mirmont, futur auteur de L'Horizon chimérique et des Dimanches de Jean Dézert et se lie d'amitié avec André Lafon, qui écrira plus tard L'Élève Gilles.
En 1907, François Mauriac s'installe à Paris pour préparer l'École des chartes, mais il abandonne bien vite ces études pour se consacrer entièrement à l'écriture.
Son premier volume de poèmes, Les Mains jointes, est publié en 1909. Bien que retenant l'attention des milieux littéraires, de Maurice Barrès notamment, il ne sera connu du grand public qu'une dizaine d'années plus tard.
En 1913, il épouse Jeanne Lafon, qui lui donne un premier fils, Claude, en 1914, année de la publication de son roman La Robe prétexte. Ses autres enfants, Luce, Jean et Claire naîtront respectivement en 1919, 1924 et 1929.
Sa carrière littéraire est interrompue par la Première Guerre mondiale, durant laquelle il sert un moment dans un hôpital de la Croix-Rouge à Salonique. Après la Victoire de 1918, il reprend ses activités et publie, en 1921, Préséances, qui le brouille longtemps avec la bonne société bordelaise, puis, en 1922, Le Baiser au lépreux.
Dans une vie d'abord marquée par les mondanités littéraires (jeune, il fréquente les salons, notamment celui de Natalie Clifford Barney), puis par des engagements politiques guidés notamment par un idéal chrétien socialisant (il suit un temps le Sillon de Marc Sangnier et s'oppose à l'Action française), Mauriac est avant tout occupé par la composition d'une uvre romanesque où il se révèle un remarquable analyste des passions de l'âme et un virulent pourfondeur de la bourgeoisie provinciale (Genitrix, Le Désert de l'amour, Thérèse Desqueyroux, Le Nud de vipères, Le Mystère Frontenac).
La plupart de ses romans évoquent, avec une certaine intensité tragique, le conflit entre la foi et la chair et développent en ce sens plusieurs images récurrentes comme le fameux "désert" spirituel que les personages doivent inéluctablement traverser.
La qualité de ses romans et de sa poésie lui vaut d'être triomphalement élu à l'Académie française le 1er juin 1933 au premier tour contre Edmond Sée par 28 voix et 3 bulletins blancs sur 31 votants. Le 16 novembre 1933, lors de sa réception, il doit néanmoins endurer le discours peu flatteur d'André Chaumeix.
Tout en poursuivant son uvre littéraire (La Fin de la Nuit, première suite de Thérèse Desqueyroux, Les Anges noirs), il prend part à de nouveaux combats politiques, notamment au moment de la guerre d'Espagne, d'abord en faveur des nationalistes, avant de se ranger, avec les chrétiens de gauche qui s'expriment dans les revues Esprit ou Sept, aux côtés des républicains espagnols (cf. ses articles dans Temps présent).
Cet engagement provoquera une première rupture avec sa famille politique. Robert Brasillach lui dédicacera son ouvrage sur la guerre d'Espagne d'un perfide "à F.M. égaré".
Sous l'Occupation, il publie La Pharisienne en 1941, qui lui vaut d'être désigné comme "agent de désagrégation" de la conscience française par les thuriféraires de l'Ordre nouveau. Il adhère au Front national des écrivains et participe à la presse clandestine (Les Lettres Françaises notamment), faisant paraître en 1943, aux Éditions de Minuit, sous le pseudonyme de « Forez », Le Cahier noir, diffusé sous le manteau.
Au moment de l'épuration, il intervient en faveur du romancier Henri Béraud, accusé de collaboration. Robert Brasillach est condamné à mort, malgré la pétition en sa faveur signée par de nombreux écrivains, dont François Mauriac.
Il rompt peu après avec le Comité national des écrivains en raison de leur orientation communiste et participe à la revue des Cahiers de la La Table ronde, où de jeunes écrivains de droite, qu'on appellera plus tard les Hussards, feront leurs débuts.
En 1952, l'année où paraît son roman Galigaï, François Mauriac reçoit le Prix Nobel de Littérature pour « la profonde imprégnation spirituelle et l'intensité artistique avec laquelle ses romans ont pénétré le drame de la vie humaine ».
Son fameux Bloc-notes, qu'il tiendra jusqu'à la fin de sa vie, paraît d'abord dans La Table ronde, puis dans L'Express, que viennent de créer Françoise Giroud et Jean-Jacques Servan-Schreiber (en 1961, le "Bloc-notes" émigre définitivement au Figaro littéraire).
Polémiste vigoureux, d'abord absent du débat sur la guerre d'Indochine (Vercors lui reprochera son silence), il prend ensuite courageusement position pour l'indépendance du Maroc, puis de l'Algérie, et condamne l'utilisation de la torture par l'armée française (L'Imitation des bourreaux de Jésus-Christ).
Il soutient un temps Pierre Mendès France sous la IVe République, mais le putsch des généraux à Alger précipite son ralliement sans faille au général de Gaulle sous la Ve République. Il préside aussi le Comité de soutien aux chrétiens d'URSS.
Dans les années soixante, il publie ses Nouveaux Mémoires intérieurs (1965) et ses Mémoires politiques (1967), ainsi qu'une hagiographie du général, De Gaulle (1964), auquel il demeurera fidèle jusqu'au bout.
Son dernier roman, Un adolescent d'autrefois reçoit un accueil enthousiaste de la critique en 1969. Une suite, "Maltaverne", demeure inachevée.
François Mauriac meurt à Paris le 1er septembre 1970 et est enterré au cimetière de Vémars (Val-d'Oise). Son uvre complète a été publiée en douze volumes entre 1950 et 1956, puis rééditée et augmentée dans la collection de la Pléiade.
Claude Mauriac et Jean Mauriac, ses fils, et Anne Wiazemsky, sa petite-fille, sont aussi écrivains. Luce Mauriac, sa fille, a publié un roman en 2008.
Le domaine de Malagar, à Saint-Maixant, qui fut le lieu de la fin de l'adolescence et que l'écrivain acquit en 1927 à la suite d'un partage familial, est aujourd'hui propriété du conseil régional d'Aquitaine. Cette maison d'écrivain, transformée en centre culturel, est désormais ouverte à la visite.