Jules Ferry life and biography

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Jules Ferry biography

Date of birth : 1832-04-05
Date of death : 1893-03-17
Birthplace : Saint-Dié, France
Nationality : Française
Category : Politics
Last modified : 2010-09-20
Credited as : Homme politique, Maire de Paris 1870, ministre de l'Instruction Publique (1879-1885)

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Jules Ferry, né le 5 avril 1832 à Saint-Dié (Vosges) et mort le 17 mars 1893 à Paris, est un homme politique français.
Il est le second enfant d'un avocat au barreau de la ville et est élevé dans une atmosphère austère en compagnie de sa sœur Adèle, née en 1826, et de son frère cadet, Charles, de deux ans plus jeune.

Les Ferry quitte Saint-Dié en 1846 pour Strasbourg, puis s'installent en 1850 à Paris. Jules Ferry effectue donc ses études secondaires dans plusieurs établissements, entrant ainsi au Collège de Saint-Dié avant d’être admis au Lycée de Strasbourg.

Reçu bachelier en 1851, le jeune homme fait ensuite son droit. Ayant dans un premier temps envisager de servir l'État, il s'inscrit au barreau de Paris et s’emploie en tant que stagiaire chez un avocat d'affaires.
Devenu secrétaire de la Conférence des avocats en 1854, il est désigné par Pierre Antoine Berryer pour prononcer le discours de rentrée l’année suivante. Cet exercice oratoire, qu’il intitule De l’influence des idées philosophiques sur la barreau au XVIIIème siècle, lui permet d’exposer ses convictions politiques.

Des références à la justice sociale, à la liberté de conscience et à la laïcité le classent alors parmi les opposants au Second Empire et lui permettent d’accéder à la notoriété. Jules Ferry est reçu à présent dans les salons parisiens, dans celui d'Émile Ollivier notamment.

Il collabore au Courrier de Paris, à La Presse d'Émile de Girardin ou à La Revue des Deux Mondes, livrant des articles sur la politique industrielle et économique. Jules Ferry fait paraître le 3 août 1861 un Manuel électoral, suivi de La Lutte électorale de 1863.

Le 6 mai 1869, Jules Ferry est élu député de le 6ème circonscription de la Seine. A cette époque et afin de poursuivre la libéralisation du Second Empire, Napoléon III place Émile Ollivier à la tête du gouvernement.

En compagnie de Léon Gambetta, Jules Ferry se signale alors par ses prises de position à l’Assemblée contre son ancien ami. En avril 1870, il prononce à la salle Molière un grand discours sur l'enseignement, brodant sur " le problème de l'éducation du peuple ".

Quelques mois plus tard, Jules Ferry dénonce le péril de la guerre qui s’annonce face à la Prusse mais vote néanmoins comme la grande majorité des députés les crédits militaires. Cette guerre franco-prussienne, qui provoque la chute de l’Empire, place de nouveau sur le devant de la scène politique un des ses plus virulents opposants.

Le 1er septembre 1870, Napoléon III et les troupes françaises sont encerclées à Sedan. Après une journée de combats, l'Empereur choisit de se rendre. Il refuse cependant de traiter avec les autorités allemandes, la responsabilité en incombe donc à l'Impératrice, régente de l'Empire, et au Gouvernement.

Cependant, le 3 septembre, les députés républicains se prononcent pour la déchéance du régime en place tandis que le Corps législatif s'y oppose. Le lendemain, la foule des parisiens envahit le Palais-Bourbon où Léon Gambetta annonce la fin du Second Empire. Plus tard, à l'Hôtel-de-Ville et en compagnie de Jules Ferry et Jules Favre, il proclame la République.

Jules Ferry est nommé ministre du gouvernement de la Défense nationale avec une " délégation près l'administration du département de la Seine ". Lui incombe à présent la responsabilité de l’organisation des élections de l'Assemblée constituante. En réponse à la capitulation de Metz, le 31 octobre 1870, des manifestants prennent d’assaut l'Hôtel de Ville. Ferry, à la tête des bataillons fidèles de la Garde nationale, disperse l’émeute.

Alors que le siège de la capitale par les armées prussiennes se poursuit, il est nommé Maire de Paris le 15 novembre 1870 et doit s’employer au ravitaillement en vivres de la capitale. Jules Ferry procède alors au rationnement des subsistances. Bientôt, les boulangers sont contraints de mêler à la farine du son et de l'avoine et Jules Ferry quant à lui, dans une circulaire publiée le 10 décembre 1870, en impose une ration quotidienne de 300 grammes par habitant. Le 12 février 1871, celui que les Parisiens furieux ont surnommé " Ferry famine" est élu député des Vosges.

Alors qu’est proclamé la Commune insurrectionnelle, Adolphe Thiers, récemment désigné comme chef du Pouvoir Exécutif de la République Française, lui recommande d'évacuer Paris. Jules Ferry tente néanmoins d’organiser la résistance du pouvoir légal à l'Hôtel de Ville, puis à la mairie du deuxième arrondissement avant de fuir. Nommé Préfet de la Seine le 24 mai 1871, il démissionne le 5 juin suivant alors que la Commune de Paris vient d’être réprimée dans le sang.

Quelques temps plus tard, Adolphe Thiers, pour l’éloigner de Paris, lui confie l’ambassade d’Athènes avec le statut de ministre plénipotentiaire. Après le retrait de ce dernier au mois de mai 1873, Jules Ferry donne sa démission de diplomate et reprend ses activités de parlementaire.

Le 9 juillet 1875 et en compagnie d’Émile Littré, il adhère à la franc-maçonnerie, à la loge de la Clémente Amitié. Le 24 octobre de la même année, Jules Ferry épouse civilement Eugénie Risler, petite-fille de Charles Kestner, un riche industriel alsacien et protestant. Réélu député des Vosges le 5 mars 1876, il devient peu à peu, à côté de Léon Gambetta et de Georges Clemenceau, une des figures de l’opposition à l’Ordre moral.

Au sein de la gauche républicaine, aux côtés des Opportunistes, Jules Ferry s’attache cependant à tracer une voie médiane. Pragmatiques, ces derniers renoncent à certains de leurs principes – l’abolition des armées permanentes, l’instauration d'une assemblée unique... - afin d'enraciner le régime républicain.
Au mois de mars 1878, Jules Ferry est nommé président d'une commission chargée de la révision des tarifs douaniers. Après la démission du maréchal de Mac-Mahon, président de la République, le 30 janvier 1879, et l'élection de Jules Grévy, il est nommé ministre de l'Instruction Publique dans le gouvernement Waddington, un poste qu'il occupera de manière discontinue jusqu'en 1885.

Au cours de ces différentes législatures, le ministre de l'Instruction Publique fait voter un ensemble cohérent de lois, qui constitue une véritable réforme de l'enseignement. Les lois des 12 juillet 1879, 27 février et 18 mars 1880 établissent la liberté de l'enseignement supérieur, conférant à l'État l'attribution exclusive des grades universitaires.

Ne pouvant imposer la laïcisation totale des personnels enseignants, Jules Ferry oblige néanmoins les congrégations religieuses à se faire enregistrer dans les trois mois pour obtenir l'autorisation d'enseigner, sous peine de dissolution. C’est bientôt le cas pour trois cent d’entre-elles ! Il complète enfin son action par la loi du 28 mars 1882 relative à l'obligation scolaire et à la laïcité.

L'enseignement religieux disparaît de l'école primaire au bénéfice de l'instruction morale et civique. Le ministre de l'Instruction Publique entreprend en parallèle de laïciser les manuels et les livres scolaires, diffusant auprès des instituteurs la liste officielle des volumes autorisés.

Le grand historien Ernest Lavisse prêtera bientôt sa plume à la rédaction d'un manuel d'histoire, véritable bible du républicanisme où les grands hommes de l'histoire de France sont présentés comme les artisans de la nation. S'adressant directement aux instituteurs dans sa lettre du 27 novembre 1883, Jules Ferry leur recommande la fermeté dans les principes qui doivent guider leur enseignement mais aussi la modération dans l'application de ces derniers.

Le 25 septembre 1880, Jules Ferry devient pour la première fois président du Conseil, conservant toutefois son portefeuille de ministre de l'Instruction Publique. Il prend également des responsabilité aux Affaires étrangères et à ce titre imprime une orientation décisive à la politique extérieure de la Troisième République.

Le 2 décembre 1887, Jules Grévy est contraint à la démission à la suite du " scandale des décorations ". Jules Ferry pose sa candidature à la présidence de la République mais le lendemain, des manifestations hostiles sont organisées à Paris.

La presse radicale, sous l’inspiration de Jules Rochefort et de Georges Clemenceau notamment, se déchaîne contre l’ancien président du Conseil et Jules Ferry n'obtient que 212 voix contre 303 à Sadi-Carnot qui est élu. Au cours de ces derniers mois, il s’était posé comme l’une des grandes figures de l’opposition au boulangisme, surnommant le général Boulanger " César de café-concert ".

Le 10 décembre suivant, Jules Ferry est victime d'un attentat: à la Chambre. On tire sur lui à bout portant à trois reprises. L’ancien président du Conseil souffrira d’une lésion au nerf aortique. A peine remis du choc psychologique durable et alors qu’il appelle à l'union des républicains contre le boulangisme, Jules Ferry est de nouveau agressé dans Paris, le 20 mars 1888.

Non réélu dans son mandat de député des Vosges le 6 octobre 1889, mais demeurant président du Conseil général des Vosges, Ferry entre au Sénat le 4 février 1891. L'année précédente, il fait paraître un opuscule, Le Tonkin et la Mère-Patrie, défendant sa politique colonialiste.

Président de la commission de l’Algérie, Jules Ferry y effectue une longue mission, du mois d’avril au mois de juin 1892. Peu de temps après son retour, il devient le président de l’institution, désigné dès le premier tour par ses pairs, le 24 février 1893.

Alors que la Troisième République est secouée par le scandale de Panamá, Jules Ferry multiplie les interventions favorables à l’apaisement. Après le " Toast d’Alger " du cardinal Lavigerie devant l'état-major de l'escadre de Méditerranée puis la publication de l'encyclique Inter innumeras sollicitudines du pape Léon XIII, il appelle les catholiques modérés à se rallier à la République.

Jules Ferry décède le 17 mars 1893 d’une crise cardiaque à Paris et est honoré quelques jours plus tard par la Troisième République des funérailles nationales.

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