Brigitte Fontaine biography
Date of birth : 1939-06-24
Date of death : -
Birthplace : Morlaix, France
Nationality : Française
Category : Arts and Entertainment
Last modified : 2010-06-09
Credited as : Auteur compositeur-interprète, Ecrivain et comédienne dramaturge-romancière , rôle dans La Cantatrice chauve d'Eugène Ionesco
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Fille d'instituteurs, Brigitte Fontaine développe très tôt son goût pour l'écriture et la comédie. Son enfance, qu'elle déclare globalement heureuse, se déroule à Plouyé, une petite commune du Finistère, puis à Morlaix.
Son bac littéraire en poche (avec 19 en philosophie), elle monte à Paris à 17 ans, pour devenir comédienne. On la verra notamment jouer au Théâtre de la Huchette dans La Cantatrice chauve d'Eugène Ionesco.
En 1963, elle se tourne vers la chanson et se produit dans plusieurs salles parisiennes en interprétant ses propres textes. Dès 1964, elle fait la première partie de Barbara et Georges Brassens, à Bobino. Elle ne renonce pas pour autant à la comédie.
Avec Jacques Higelin et Rufus, à la Vieille-Grille, puis au Théâtre des Champs-Elysées, elle crée la pièce Maman j'ai peur, qui rencontre un succès critique et public si important qu'elle reste plus de deux saisons à l'affiche à Paris et donne lieu à une tournée européenne.
En 1965 puis en 1968, elle fait paraître deux albums de facture jazzy puis pop, ainsi que deux 45 tours avec Jacques Higelin, dont le plus célèbre contient « Cet enfant que je t'avais fait ».
Elle entame en 1969 une longue collaboration avec le musicien kabyle Areski Belkacem. Avec ce dernier et en compagnie d'Higelin, elle imagine pour la scène du Lucernaire Niok, un spectacle novateur, entre théâtre et chanson. Bientôt, Brigitte Fontaine écrit une série de textes en vers libres et en prose qui composent le show Comme à la radio, présenté au Vieux-Colombier avant de devenir un disque.
Enregistré avec l'Art Ensemble of Chicago, cet album marque une franche rupture avec la chanson française traditionnelle, en jetant les premiers ponts de la world-music. Sorti quelques mois avant ce disque, le 45-tours Lettre à monsieur le chef de gare de La Tour de Carol sera par ailleurs le premier titre français diffusé dans le Pop club radiophonique de José Artur, contribuant au succès de l'album - qui reçoit l'année suivante le prix Charles Cros.
Brigitte Fontaine devient alors une figure incontournable de l'underground français (cf. Yann Plougastel, La chanson mondiale depuis 1945, éditions Bordas). En une demi-douzaine d'albums publiés pour la plupart par le label indépendant Saravah, Brigitte Fontaine explore, sans se soucier des hit-parades, différents mondes poétiques.
Renonçant aux rimes, usant parfois du talk-over, elle enregistre alors, avec très peu de moyens et souvent sur deux pistes, des chansons qui abordent avec humour ou gravité, selon l'humeur, des thèmes aussi divers que la mort (Dommage que tu sois mort), la vie (L'été, l'été), l'aliénation (Comme à la radio), la folie (Ragilia), l'amour (Je t'aimerai) ou encore l'injustice sociale (C'est normal), l'inégalité des sexes (Patriarcat) et le racisme (Y'a du lard). Elle sait cependant aussi se moquer d'elle-même (L'Auberge (Révolution)).
Parce qu'ils voguent entre pop, folk, électro et world music, les albums « L'incendie » et « Vous et nous » du tandem Areski-Fontaine figurent parmi les disques les plus inclassables de la scène française.
Près de trente ans plus tard, l'audience internationale de ces 33-tours (réédités depuis en CD, et désormais téléchargeables sur Internet) est comparable au disque-culte de Serge Gainsbourg et Jean-Claude Vannier, Histoire de Melody Nelson, notamment grâce aux propos enthousiastes que tiendront à leur sujet dans la presse anglo-saxonne les membres du groupe Sonic Youth.
Les années 1980 sont pour Brigitte Fontaine et son époux Areski Belkacem une période de silence discographique. Loin des studios d'enregistrement, elle se consacre alors à l'écriture et au théâtre. Toujours active, elle se produit sur scène au Québec, joue sa pièce « Acte 2 » dans une grande tournée à travers la francophonie, interprète "Les Bonnes" de Jean Genet à Paris, publie un roman (« Paso doble ») ainsi qu'un recueil de short stories (« Nouvelles de l'exil »).
En 1984, elle enregistre un 45-tours (« Les filles d'aujourd'hui »), qui ne sera presque pas diffusé à la radio mais qui lui vaut de participer à l'émission « L'Académie des neuf », où elle pétrifie l'animateur par son sens de la dérision.
Après avoir donné une série de concerts à Tokyo et dans les plus grandes villes de l'archipel nippon, il lui faut attendre près de cinq ans pour qu'une compagnie française distribue son nouvel album « French corazon » (écrit et composé dès 1984 mais sorti en 1988 au Japon, grâce au soutien de la journaliste Reiko Kidachi).
Diffusé notamment sur M6, le clip du pataphysique Nougat, réalisé par la dessinatrice de bande dessinée Olivia Clavel, prépare le public au grand retour de la chanteuse sur les scènes françaises qui démarre par un concert événementiel en 1993, au Bataclan, dans une « mise en pli » de Jacques Higelin.
Dans la décennie des années 1990, Brigitte Fontaine se rapproche des univers de Björk et Massive Attack en expérimentant de nouvelles formes musicales, plus électriques et, surtout, plus électroniques qu'auparavant.
Ses textes marquent quant à eux un retour vers une forme versifiée plus classique. La parution de l'album Genre humain, en 1995, rencontre un beau succès, tant auprès de la critique que du grand public, avec des titres surprenants comme Conne (produit par Étienne Daho et Arnold Turboust), lyriques comme La Femme à barbe (produit par les Valentins) ou poétiques comme Il se mêle à tout ça (produit par Yann Cortella et Areski Belkacem)...
En 1997, alors qu'elle publie un nouveau roman (La Limonade bleue), elle enregistre « Les Palaces » et son titre-phare Ah que la vie est belle !. L'album, très bien accueilli par la presse, est enrichi par les collaborations du fidèle Areski Belkacem, du grand-frère de cur Jacques Higelin et d'un nouveau complice de jeu : Alain Bashung.
La production de cet album est assurée encore une fois par le tandem Cortella/Belkacem. Surtout, les chansons révèlent une inspiration renouvelée, moins abstraite et néanmoins tout aussi poétique.
Disques d'or, ses albums Kékéland (2001) et Rue Saint-Louis en île (2004) ont bénéficié de collaborations prestigieuses (Noir Désir, Sonic Youth, Archie Shepp, -M-, Gotan Project, Zebda, etc.).
En 2005, après avoir donné une série de concerts avec son groupe habituel, mais aussi avec la Campagnie des musiques à ouïr, elle publie chez Flammarion un nouveau roman, La Bête curieuse, dont l'ambiance érotique annonce un peu la tonalité de son seizième album, « Libido » (2006).
Ce nouveau disque, orchestré par Dondieu Divin, renoue avec l'énergie vivante de ses concerts dans une ambiance très « baroque'n'roll », où sont convoqués Thérèse d'Avila, les soufis, les films hollywoodiens, Melody Nelson, et beaucoup de paradoxes Seules collaborations pour cet album : Jean-Claude Vannier et -M- qui fait sa troisième apparition dans le fantasque univers de la Reine des Kékés.
En octobre 2006, Fontaine apparaît au Barbican Theater de Londres aux côtés de Jarvis Cocker, Badly Drawn Boy et quelques autres chanteurs anglais, pour la première interprétation en public de la mythique « Histoire de Melody Nelson ».
En janvier 2007, elle se produit sur la scène du Théâtre d'Angoulême avec le dessinateur Blutch à l'occasion du Festival international de la bande dessinée. Le 29 mars de la même année, elle investit l'Olympia, entourée de ses amis Jacno, Arthur H, Christophe, Anaïs, Jacques Higelin, Maya Barsony et Jean-Claude Vannier.
En avril, elle joue au Printemps de Bourges et participe, à la Cigale (Paris), à un concert de son admirateur québécois Pierre Lapointe pour une reprise en duo de « La symphonie pastorale ». Après avoir donné tout au long du mois de septembre une série de concerts intimes sur une péniche accostée sous le Pont des arts, Brigitte Fontaine part en tournée à travers toute la France.
Entre deux concerts, elle entre en studio avec Olivia Ruiz pour enregistrer un single inédit dont elle a écrit les paroles : « Partir ou rester ».
En février 2008, elle publie chez Flammarion un nouveau roman (« Travellings »), tandis que Benoît Mouchart lui consacre une biographie (« Brigitte Fontaine, intérieur/extérieur ») aux éditions Panama.
En mai de la même année, elle est invitée par Jamel Debbouze au Comedy Club, où elle donne une série de cinq concerts inattendus. En janvier 2009, elle participe aux à la création d'un nouvelle session de concerts de dessins au Festival d'Angoulême : elle inspire le scénario de Dupuy-Berberian, joue le rôle de la conteuse et interprète "Soufi", une chanson inédite spécialement écrite pour l'occasion.
Un nouvel album est programmé pour 2009, sine die. En février 2009, elle fait paraître aux Belles Lettres-Archimbaud trois recueils de textes : une réédition de "L'Inconciliabule" (indisponible depuis 1980), "Rien" (suivi de "Colère noire") et "Contes de Chats", une suite de nouvelles, de poèmes et d'anecdotes illustrée par Jean-Jacques Sempé.
L'audience de Brigitte Fontaine s'est notablement élargie depuis le début des années 2000, et ses apparitions télévisuelles ne sont jamais banales. Humaniste et libertaire, Brigitte Fontaine l'est aussi depuis toujours dans ses engagements, comme lorsqu'elle signe le manifeste des 343 en 1971, s'exprime (dès 1990) contre les guerres en Irak, soutient les étrangers en situation irrégulière et se prononce contre les prisons.