Alain Cuny biography
Date of birth : 1908-07-12
Date of death : 1994-05-16
Birthplace : Saint-Malo, France
Nationality : Française
Category : Arts and Entertainment
Last modified : 2011-03-07
Credited as : acteur, films: Le baron fantôme , La dame sans camélias
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A quinze ans, il s'inscrit à l'Ecole des Beaux Arts de Paris. Il dessine des affiches, conçoit des décors de théâtre et de cinéma, fréquente les surréalistes, rencontre les peintres Picasso et Braque. Il accompagne un jour une jeune Danoise au cours de théâtre de Charles Dullin. Ce dernier le prend pour un élève et lui demande de préparer une scène de Dommage qu'elle soit une putain de John Ford, avant de lui prédire une brillante carrière.
En 1931, Cuny fait ses premiers pas sur les planches, dans Le bout de la route de Jean Giono.
Lorsqu'Alain Cuny apparaît pour la première fois à l'écran en 1939, il jouit déjà d'une notoriété au théâtre. Sa haute stature, son visage buriné, mais surtout sa voix caverneuse, son élocution lente et monocorde y font sensation. Après deux apparitions dans Remorques de Jean Grémillon et dans Madame Sans-Gêne de Roger Richebé, cette figure hiératique se révèle au public dans Les visiteurs du soir (1942) de Marcel Carné.
La France est alors occupée par l'Allemagne nazie. Dans cette allégorie de la Résistance, Alain Cuny incarne un ménestrel envoyé par le Diable qui trahit sa mission en tombant amoureux. Du jour au lendemain, il devient un acteur respecté. On le voit encore dans Le baron fantôme (id.) de Jean Cocteau, puis il s'en retourne au théâtre.
Huit ans plus tard, l'écrivain Curzio Malaparte lui confie le rôle principal dans Il cristo proibito (Le christ interdit, 1950). C'est le début d'une carrière italienne. Cuny travaille avec Michelangelo Antonioni (La dame sans camélias, 1953), Francesco Rosi (Les hommes contre, 1970 ; Cadavres exquis, 1975 ; Le Christ s'est arrêté à Eboli, 1978 ; Chronique d'une mort annoncée, 1986), Marco Ferreri (L'audience, 1971 ; Touche pas à la femme blanche, 1973). Son rôle le plus célèbre reste celui que lui confie Federico Fellini dans La dolce vita (1959).
Pour des raisons alimentaires, Cuny accepte de jouer dans Emmanuelle (1973), un film érotique de Just Jaeckin, " pour se débarrasser de l'estime de gens qu'il n'estimait pas ". Il pose cependant une condition : le vieux théoricien du vice qu'il incarne sera également un féru de littérature. Il citera Georges Bataille et Arthur Rimbaud. Cette présence, ce charisme seront utilisés par Louis Malle (Les amants, 1958) ou Jean-Luc Godard (Détective, 1985).
Fervent serviteur du dramaturge Paul Claudel, Cuny le retrouve au cinéma dans Camille Claudel (1987) de Bruno Nuytten. En 1989, il rend hommage à l'auteur en réalisant son premier et unique long métrage, L'annonce faite à Marie. Le film sort en 1991 et triomphe au festival de Berlin, avant de recevoir le Prix Georges Sadoul.
En 1944, le dramaturge Paul Claudel choisit Alain Cuny pour incarner Pierre de Craon dans L'annonce faite à Marie. Claudel devient l'auteur de chevet de Cuny. A la fin de sa vie, il se consacre à la lecture publique de textes, notamment au Festival d'Avignon. A la télévision, il joue notamment dans Meurtre dans la cathédrale (1967) de Maurice Cazeneuve, Phèdre (1979) de Jean Kerchbron, La peau de chagrin (1980) de Maurice Favart et La commune (1984) de Claude Santelli.